Le chiffre vingt nous rappelle le nombre d'établissements, cafés et cantines comprises, qui existaient à cette époque.
Le mineur, gros pantalon de velours, ceinture de flanelle, chemise de lin, casquette sur laquelle trônait un petit débouche-bec, gadget qui en disait long sur son métier, fréquentait ces lieux de rendez-vous enfumés par le tabac gris, et les pipes. Les planchers étaient rendus quelque peu glissants par les projections buccales des chiques à tabac. Là naissaient les amitiés, quelquefois les disputes; le travail de la mine était toujours sur les lèvres.
Le mineur a toujours eu la réputation d'avoir le verbe très haut, mais il se laissait facilement convaincre quand il s'agissait de son gagne-pain.
Il était de coutume, que dans certains cafés, un coiffeur exerce sa profession et permette à qui voulait attendre son tour de boire un verre, ou de commencer une partie de cartes.
Souvent les soirées sont chaudes, l'alcool aidant, les altercations sont nombreuses, mais sans suite pour le lendemain, tous se trouvant sur la même galère, ces futilités se raccommodaient aussitôt, le verre à la main.
Le carnet de crédit trouvait toujours sa place dans le tiroir de chaque café, la facilité de consommation apportait toujours quelques pleurs et rechignements au moment de régler la note. Mais après un verre offert gentiment par le tenancier, tout était oublié.
Parlons un peu des tenanciers, qui surent gérer leur affaire en apportant quelques divertissements plus aérés, en créant à l'extérieur, jeux de quilles et de boules. Nous citerons le café de la Promenade; qui de nous ne se rappelle pas de "la mère Oldrini" toujours avenante, toujours prête à la discussion, ses sandwichs étaient forts copieux. Il n'était pas rare, le dimanche de rencontrer le mineur et sa famille.
Un autre café a toujours attiré mon attention, par son calme et la gentillesse de son patron, le café Vanzo et sa dizaine de pensionnaires qui, se suffisaient à eux-mêmes, et permettaient aux joueurs de cartes de venir se délasser dans le calme.
Le café de la Paix, reconnu point chaud, ne confirma pas son appellation et sa fréquentation par les célibataires en quête de jupons, fut souvent perturbé par de nombreuses bagarres, il n'y avait pas besoin d'accordéon pour valser.
Le café des Frontières, géré par Auguste Dodelinger, homme imposant par sa stature, mais d'une grande gentillesse, se fit une clientèle d'un âge bien certain aimant le calme.
Des gens y venaient se divertir et se reposer l'esprit. N'oublions pas Palmire, café Zadra, point central des rencontres et en même temps arrêt d'autobus. Sa position entre les Cités et la mine lui permit de canaliser les allers et retours des mineurs qui se rendaient à leur travail.
A l'autre extrémité du même bâtiment : Mme Delphine Monnier, aimée par les enfants pour sa gentillesse et surtout attirés par la vente des sucreries (tube de coco – zam zam – bois de réglisse – etc). Oui, ne l'oublions pas, ce vieux comptoir qui attirait aussi beaucoup d'adultes, qui pouvaient acheter là leur tabac et cigarettes, tout en dégustant un verre.