C’est en 1704 que Jean Martin Wendel achète les ruines du petit ensemble industriel hayangeois : la forge appelée « Rodolphe », le fourneau dit « la Madeleine », une platinerie et une fonderie.
Mais ce n’est pas encore que ce Martin Wendel va réussir à redresser ces ruines, à construire de nouvelles installations et à développer une activité de plus en plus prospère dans la vallée, que Hayange peut se prévaloir d’être le berceau de la sidérurgie. A la mort de Martin en 1737 il existe en effet dans la seule Lorraine une bonne centaine d’entreprises de même importance.
*Et même si son fils Charles qui avait épousé Anne - Marguerite d’Hausen de Sarreguemines le 10 mai 1739 âgée de 20 ans prolonge un certain temps sa réussite, parvient à doubler le patrimoine industriel en 1758.
Elle perdit son mari, le 4 septembre 1784 et continua seule à diriger ses usines de Hayange, de Hombourg, de Creutzwald, de Ste Fontaine, avec une rare énergie, secondée par ses gendres de Balthazar et de La Cottière.
En 1791 elle réussit à se maintenir sans trop de difficultés. Mais la Municipalité ne lui ménageait pas les difficultés. En 1792 et 1793, la situation devient plus difficile, après l’exécution de Fançois-Louis-Ignace de Balthazar, petit-fils de Madame D’Hayange, tous les membres de la famille jugèrent prudent de se mettre en sûreté. Seule Madame de Hayange resta à Hayange pour y défendre les intérêts familiaux
Le 12 janvier 1794, tous les biens de la famille furent mis sous séquestre. Un malheureux hasard fut cause de son arrestation, le 5 avril. Elle fut emprisonnée, le 10 septembre 1794 et resta en prison 18 mois.
C’est de cette époque que date véritablement la priorité et la prééminence sidérurgique de Hayange et de la Maison de Wendel. Après que le brevet du procédé Thomas est tombé dans le domaine public qu’en 1894 et ce n’est qu’après cette date que diverses sociétés Belges et Luxembourgeoises, mais surtout allemandes en Moselle annexée ont pu réussir à s’implanter dans le bassin Lorrain, sur la « minette »enfin devenue attractive.
Mais la guerre de 1914 va saccager une grande partie des installations de Wendel et, une nouvelle fois il va falloir restaurer l’entreprise. Ce sera l’œuvre d’une nouvelle génération de Wendel ; les deux fils de Robert c’est à dire Charles et Guy et les trois fils d’Henri, François et Maurice.
Ils n’auront que très peu de temps pour réaliser leur programme de rénovation, car déjà se profile la menace de la grande crise économique de l’entre-deux guerres. Mais en 1929, avant que ne chute lourdement et durablement la production.
Dès cette époque, les cartons des bureaux d’études de l’entreprise regorgent de grands projets et plus tard l’entrée dans la deuxième Guerre Mondiale, vont réduire à néant pou 20 ans les ambitions industrielles de la région d’Hayange.
Nous avons gardé un bon souvenir de ces industriels qui ont tenus le paris de faire vivre pendant trois siècles de nombreuses familles lorraines.
doc. : Hayange d'un siècle à l'autre (Adrien Printz)