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LA MINETTE.

La « minette » supplantée par les minerais exotiques

 
Les hauts fourneaux de la sidérurgie française ont consommé en 1990 quatre fois plus de minerais étrangers notamment brésiliens et australiens que de « minette » lorraine.
 
Malgré un certain fléchissement de la conjoncture au second semestre, la sidérurgie française a maintenu en 1990 le niveau de ses importations de minerais de fer et de boulettes à 19,1 MT. Cependant, ses réceptions de « minette » lorraine qui se sont établies à un plus de 4,7 MT ont chuté d'environ 1,84 MT! En réalité, la production des mines lorraines (1 128 salariés) y compris celle de l'Arbed (8,7 MT) a baissé seulement de 4 %, car les stocks sur les carreaux ont singulièrement gonflé pour atteindre 1,1 MT à fin 1990 contre 467 000 T à fin 1989. Ce constat dressé par la Chambre syndicale des mines de fer de France illustre la volonté des sociétés notamment Lorfonte de privilégier les minerais étrangers pour optimiser la marche de leurs hauts fourneaux.
Les hauts-fournistes français ont fait appel aux minerais brésiliens (6,3 MT), australiens (4,3 MT), mauritaniens (2,3 MT) et canadiens (1,9 MT) dont la teneur en fer est presque deux fois plus élevée que celle du minerai lorrain (34,5 % à sec). Cette concurrence s'accentue en Lorraine où Sollac accroît ses besoins en fonte hématite afin de répondre aux exigences de ses clients pour la qualité de ses tôles. Malgré une chute de la production mondiale d'acier, tombée en 1990 aux alentours de 770 MT (donnée provisoire) contre 785 MT en 1989, le Brésil et l'Australie ont accru, en effet, leur prééminence sur le marché du minerai de fer dont la production s'est stabilisée depuis deux ans autour de 982 MT. Avec des productions respectives de 162 MT et 114,5 MT, le Brésil et l'Australie ont su tirer parti de cette situation. En revanche, l'URSS a enregistré une décrue de sa production tout comme l'Afrique à la suite de la situation au Libéria. Si le marché mondial maritime des minerais de fer est resté à peu près stable en 1990 la part des pays industrialisés ayant diminué de 1,9 % sur 1989­les contrats signés au début de l'année ont enregistré une envolée des prix. Alors que la conjoncture internationale était déjà maussade, a « l'effet Golfe » a certainement joué. Sinon comment expliquer une hausse de 8 % environ des prix des fines ?
 


DOC.
Abandonnée par la Nation, la génération des mineurs s'éteindra et les gueules jaunes ne seront plus qu'un souvenir du temps passé.
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